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Trois députés prospectent le futur de la Constitution et du régime

Midi Show de ce mardi 14 septembre a mis en lumière les positions de trois députés de trois blocs différents au Parlement, dont les activités sont gelées, concernant l'intention du président de la République d'amender la Constitution et de changer le régime politique.

Dilou: Je ne suis pas contre la modification de la Constitution mais...

Le député du mouvement Ennahdha Samir Dilou a annoncé qu'il n'était pas contre la modification de la Constitution mais que le problème réside dans la manière de le faire.

 

"Si on opte pour un référendum puisque le dernier mot revient au peuple, cela nécessite des conditions, dont la plus importante est que cette option respecte la Constitution, ainsi que les partis, les associations et les organisations et assure la transparence", a-t-il indiqué.

 

Dans ce contexte, Samir Dilou a appelé le président de la République à lever l'ambiguïté et à déclarer ouvertement sa position sur la Constitution, surtout après que 51 jours se soient écoulés depuis l'annonce des mesures exceptionnelles.

 

Il a estimé qu'Ennahda faisait partie du problème avant le 25 juillet, mais qu'elle ne porte pas à elle seule la responsabilité des crises qu'a connues la Tunisie.

 

"Des changements radicaux doivent être apportés au sein du parti. L'image, le discours et les visages doivent être changés, car ce qui s'est passé le 25 juillet 2021 doit être considéré comme un tremblement de terre dans tous les sens du terme", a-t-il dit.

 

Hajji: Les députés ont été élus comme Kaïs Saïed

Pour sa part, Nabil Hajji, député d'Attayar, a souligné que l'activation de l'article 80 uniquement n'est pas suffisante, en l'absence de signes pour juger les corrompus, dans le cadre la loi.

 

"Le président de la République a estimé que le Parlement représentait un danger imminent et a mis en œuvre l'article 80, mais il n'a pas suspendu les vacances judiciaires (...) Il n'a pas non plus mis en place les instances judiciaires pour écarter ce danger, ce qui rend inutile l'activation dudit article", a-t-il jugé.

 

L'invité de Midi Show a estimé qu'il n'est pas possible, en vertu de l'article 80, de modifier la Constitution, bien que celui qui détient la décision soit celui qui a le pouvoir et c'est Kaïs Saïed qui détient, aujourd'hui, tous les pouvoirs.

 

"Sans Cour constitutionnelle et sans Parlement, la Constitution ne peut pas être amendée et la modification ne peut pas se faire dans un état d'agitation", a-t-il déclaré.

 

Et d'ajouter: "Les députés ont toujours la légitimité d'exprimer leur opinion, de faire face à la tentative de gouverner par une seule personne et d'attaquer la Constitution, car ils sont élus comme Kaïs Saïed (...) Il n'y a pas de démocratie sans partis et corps politiques (...) Celui qui impose son avis, sa fin sera chaotique".

 


Nesrine Laâmari: La motion de censure contre Ghannouchi en cours

Nesrine Laâmari, députée du bloc de la Réforme, a annoncé qu'un groupe d’élus ont élaboré une motion de retrait de confiance au président de l'ARP, Rached Ghannouchi, et qu'ils la soumettront au président de la République.

 

Les signataires de cette liste sont les députés des blocs de la Réforme, du Parti destourien libre, de Tahya Tounes, ainsi que des élus indépendants.

 

"Nous avons contacté  des parlements étrangers pour leur faire part de l'absence de  légitimité du président de l'ARP, Rached Ghannouchi et de sa première adjointe. Ainsi que  pour exiger de Rached Ghannouchi d'arrêter de parler au nom des députés (...) Il doit cesser de déclarer que ce que le président de la République a entrepris est un coup d'État, car l'écrasante majorité des députés ne sont pas d'accord avec lui à ce sujet", a-t-elle martelé.

 

Concernant l'intention du chef de l'État de modifier la Constitution, l'invitée de Midi Show a estimé qu'aujourd'hui, il est tenu d'assumer sa pleine responsabilité et d'annoncer explicitement ses projets d'avenir par rapport aux systèmes, politique et électoral.

 

"Il est vrai que le système politique a des défauts, mais l'annulation des institutions exécutives et législatives dans le but d'amender ou de réviser la Constitution, devient dangereuse et représente une menace pour le processus démocratique dans son ensemble", a-t-elle conclu.


Amira Jendoubi

 

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